A l’origine, il y a une poignée de Réunionnais qui voyagent dans quelques grandes villes du monde. On est à la fin de la décennie 2010 et ils découvrent des modes de transports alternatifs. Parmi-eux des véhicules partagés en libre-service. Dans leur esprit, ces observations rejoignent très vite leurs souvenirs d’embouteillages sur le Barachois, le front de mer de Saint-Pierre ou la Chaussée Royale de Saint-Paul. Et les heures perdues à chercher une place de stationnement.
Alors pourquoi pas se lancer La Réunion ? Pourquoi pas faire entrer les transports urbains péi dans la modernité ? Pourquoi pas proposer aux urbains réunionnais de se déplacer plus librement ? « Le climat s’y prête mieux qu’à Paris, nous avons tous des smartphones et nous avons besoin de nous déplacer comme tout le monde, y’a pas de raison que ça ne marche pas ».
Puis, de l’idée à sa concrétisation, il y a forcément du temps, de l’énergie, des espoirs, des échecs, des déceptions, des rebonds et des victoires.
Et surtout il y a une équipe. Celle qui fonde la Société Réunionnaise de Mobilité Partagée dès janvier 2021. Des pionniers qui engagent dès lors des discussions avec des entreprises majeures du secteur, en Europe, aux Etats-Unis ou en Asie. Pour comprendre les contraintes de ce marché, ses opportunités. Pour identifier les erreurs à ne pas commettre.
Puis les premières discussions s’engagent avec les collectivités réunionnaises pour dessiner ensemble des opportunités. Pour tenter de convaincre, de rassurer, de collaborer, de coconstruire les mobilités demain et finalement d’aujourd’hui. Jusqu'à ce que les premières Zwav roulent sur le bitume réunionnais. Un beau matin de juin 2022.
Le partage et l’électrique.
Voici les deux tendances lourdes du monde du transport depuis une décennie. Les deux concepts qui agitent les cerveaux de la planète. Du moins qui se penchent sur nos futurs modes de déplacement. Alors nous avons choisi de marier ces deux termes pour fonder la mobilité électrique partagée, à La Réunion.
Le boom mondial de ce concept n’est évidemment pas un hasard. Car dans les villes pionnières, la mobilité électrique partagée a fait ses preuves. Partout où elle a été déployée, les constats ont été nets : les comportements des citoyens ont changé.
D’abord, ils ont été nombreux à vendre leur ancien véhicule sans en acheter un nouveau. Moins de voitures sur les routes, donc moins d’embouteillages, et moins de problèmes de parkings.
Dans les mêmes villes, les familles ont diminué leurs émissions de gaz à effet de serre, de 7% en moyenne. Moins de pollution donc une meilleure qualité de l’air.
Les foyers les moins aisés, qui ne se déplaçaient qu’avec difficulté, ont retrouvé un accès aux équipements publics, à l’emploi, à la ville dans son ensemble. Des quartiers entiers s’en sont retrouvés désenclavés car les usagers des transports en commun ont trouvé dans les vélos, trottinettes ou scooters électriques partagés des moyens de relier les réseaux entre-eux.
La mobilité partagée change la ville. Elle la rend plus durable, plus confortable. Elle change la vie des citadins. Nous y croyons. Nous le ferons.